Licence CC BY

La macrophotographie à pas cher

J'ai testé pour vous : monter un objectif à l'envers

La macrophotographie, ça demande des objectifs spécialisés et chers… ou d’utiliser des techniques rusées. L’une d’elles consiste à monter un objectif relativement grand-angle à l’envers devant son objectif. Vu que je peux le faire avec mon nouvel objectif, ben… j’ai essayé.

Résultats

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Pièce de 2€ Simone Veil

Pièce de 1 centime

Les images ne sont pas recadrées et cette pièce est trop grosse pour être prise en entier. Ça implique que le grossissement est supérieur à 1 puisque cette pièce fait 16,25 mm et que le capteur de mon appareil fait ~23,6 mm de large.

La pointe d’une aiguille et une bobine de fil

Le bout coupé d’une branchette d’olivier

Un zoom sur cette couverture

Un excellent manga au passage.

Et alors, ça vaut quoi ?

Avantages

  • C’est de la vraie macro (rapport d’agrandissement > 1) pour vraiment pas cher (un objectif pas cher + une bague d’inversion à une dizaine d’euros – 40 si vous prenez l’officielle Nikon…)

Inconvénients

Tous les inconvénients inhérents à la macro, à savoir :

  • Manque absolu de lumière
  • Profondeur de champ ridicule – très faible seulement si le diaphragme est très fermé
  • Besoin d’un pied ou de vitesses élevées pour éviter le flou de tremblé

Plus le fait qu’un objectif monté à l’envers ça perds tout ses automatismes, donc :

  • Pas de mise au point possible en tournant une bague : on met au point en avançant ou reculant l’appareil. Vue la profondeur de champ, il faut être très précis.
  • Pas de mesure de lumière
  • Pas de gestion du diaphragme (ça pose encore plus de problèmes avec certains objectifs qui n’ont pas de bague pour le gérer)
  • L’exposition se fait à grand coups d’essais/erreurs
  • Et sans doute le pire : aucune forme de zoom possible. Sauf à avoir un zoom à grande ouverture mais petite lentille frontale (pour pouvoir l’adapter) la focale est fixe. Et comme la zone de mise au point est elle aussi fixe… il y a en fait un volume net fixe. Si tu changes le cadrage, tu changes la zone de netteté, et inversement, ce qui est une contrainte très forte sur les cadrages possibles.

En résumé, c’est rigolo, c’es pas cher, mais pas très pratique sauf éventuellement pour faire des photos de trucs fixe en pleine lumière.



Les photographies ci-dessus sont CC BY 4.0.

L’icône du logo est CC BY-SA 3.0 DXR / Daniel Vorndran.

2 commentaires

Intéressant comme billet :D

C’est moi où les photos sont flous sur les bords (ou bien c’est le focus de ton appareil photo ?)

J’avoue que je trouve ça étrange de mettre l’objectif à l’envers (d’ailleurs 40€ pour une bague d’inversion ça me paraît abusé quand même X/ )

C’est la zone de netteté qui est tellement étroite qu’on ne voit plus trop si c’est net ou flou sur les bords par manque de détails. Pire : l’objectif est forcé à pleine ouverture (f/1.8 à l’endroit), donc même à l’envers on se mange le manque de piqué et les aberrations chromatiques. Et oui, je ne vois pas ce qui peut justifier un prix pareil sur la bague officielle !

Oh, sinon j’ai retrouvé mon vieux réflex argentique (avec encore une pellicule dedans ! mais plus de batterie…) avec son objectif de kit 38–76 f/4–5.6. C’est un vieux machin en plastique, mais qui a un filetage 52 mm… donc qui se monte sur la bague d’inversion. Et en vrai, c’est plus pratique que mon 35 mm fixe pour ce genre d’usage !

  • Le zoom à 38 mm a presque autant de grossissement que le 35 mm (après test, ce dernier a une largeur de champ fixe de 14 mm).
  • Le zoom à 76 mm a un champ de vision presque normal, mais met au point plus proche (de « près » à « pas tout à fait l’infini »)
  • Jouer avec la bague de mise au point permet de déplacer la zone de netteté en variant légèrement le cadre.
  • Le diaphragme (ouvert au max par défaut) laisse une profondeur de champ plus raisonnable.
  • Par contre il n’y a absolument aucun moyen de changer l’ouverture, sur ce modèle ça ne fonctionnait qu’avec le système électrique commandé par l’appareil.

Le point que je n’ai pas encore vérifié, c’est la qualité des images produites. Parce qu’à l’endroit en argentique, cet objectif était déjà assez mauvais (bon, il était vendu en kit à moins de 500 € avec le boitier, hein). Alors sur du numérique à 24 millions de pixels et pleine ouverture forcée…

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